Voilà plus de deux mois que je suis confinée dans ma maison
sans pouvoir sortir sans l’aide d’une personne car j’ai quinze marches à
descendre et à regravir. Plâtrée, puis immobilisée sous attelle, ma jambe ne
pouvait que se laisser balancer en l’air au gré des cannes anglaises ou du
fauteuil. Impossible d’aller dire bonjour à mes voisins.
Tout à l’heure, je me suis réveillée d’un sommeil profond
accentué par une douleur intense à la jambe, et j’ai entendu mon chien aboyer comme un malade sur la gauche,
je savais qu’ils étaient là à m’attendre. Depuis quelques jours je leur faisais
un salut de la voix et en faisant claquer ma langue contre mon palais depuis ma
terrasse car je ne pouvais m’aventurer toute seule dans ces marches.
Aujourd’hui, libérée de l’attelle mais souffrant
abondamment, j’ai décidé de descendre les marches dégelées en me cramponnant
d’une main à la rampe et de l’autre à la canne, je suis descendue en chaussons
dans la boue,…ils étaient là immobiles, les yeux rivés sur moi, pendant que mon
chien s’excitait sur eux.
Lorsque je suis parvenue au grillage, j’ai incliné mon corps
pour pouvoir caresser leur museau et ils m’ont parlé doucement, délicatement,
m’encourageant.
J’ai alors sorti de ma poche deux gros morceaux de pain dur
et ai tendu un morceau à la mère, j’ai vu que le poulain tétait sa mère,
c’était merveilleux, grandiose. Quand il a été repu[img][/img]
du lait maternel, il s’est avancé vers moi et a croqué le morceau de pain que
je lui ai tendu.
Ils ont touché mon cœur et mon corps tuméfié, je ne les
avais jamais laissé tomber, eux non plus.
Ils ne m’ont jamais oubliée malgré mes longues semaines
d’absence.
sans pouvoir sortir sans l’aide d’une personne car j’ai quinze marches à
descendre et à regravir. Plâtrée, puis immobilisée sous attelle, ma jambe ne
pouvait que se laisser balancer en l’air au gré des cannes anglaises ou du
fauteuil. Impossible d’aller dire bonjour à mes voisins.
Tout à l’heure, je me suis réveillée d’un sommeil profond
accentué par une douleur intense à la jambe, et j’ai entendu mon chien aboyer comme un malade sur la gauche,
je savais qu’ils étaient là à m’attendre. Depuis quelques jours je leur faisais
un salut de la voix et en faisant claquer ma langue contre mon palais depuis ma
terrasse car je ne pouvais m’aventurer toute seule dans ces marches.
Aujourd’hui, libérée de l’attelle mais souffrant
abondamment, j’ai décidé de descendre les marches dégelées en me cramponnant
d’une main à la rampe et de l’autre à la canne, je suis descendue en chaussons
dans la boue,…ils étaient là immobiles, les yeux rivés sur moi, pendant que mon
chien s’excitait sur eux.
Lorsque je suis parvenue au grillage, j’ai incliné mon corps
pour pouvoir caresser leur museau et ils m’ont parlé doucement, délicatement,
m’encourageant.
J’ai alors sorti de ma poche deux gros morceaux de pain dur
et ai tendu un morceau à la mère, j’ai vu que le poulain tétait sa mère,
c’était merveilleux, grandiose. Quand il a été repu[img][/img]
du lait maternel, il s’est avancé vers moi et a croqué le morceau de pain que
je lui ai tendu.
Ils ont touché mon cœur et mon corps tuméfié, je ne les
avais jamais laissé tomber, eux non plus.
Ils ne m’ont jamais oubliée malgré mes longues semaines
d’absence.