par the-pianist Mer 19 Jan - 19:56Le dernier souffle
La femme regarde l’homme qui est devant elle.
Elle sent alors au bout de quelques secondes, quelques heures, quelques éternités
un liquide chaud couler le sur sa poitrine,
elle le palpe, le regarde ; il est rouge, c’est du sang,
qu’est ce qui a bien pu se passer ?
Elle regarde alors avec étonnement le trou en plein milieu de la poitrine
le trou qui à rougie sa longue robe immaculée
elle se souvient alors de la douleur qui l’a transpercée quelques secondes, quelques heures, quelques éternités plus tôt…
alors elle remarque le fusil que tient l’homme en face d’elle
Elle est parcourue d’un soubresaut qui la jette à genoux
et contemple avec étonnement le deuxième trou un plus bas que le premier.
Elle sent son sang couler de sa bouche et coule, coule le long de son menton délicat, le long de son cou blanc.
Alors sa vie se déroule événements après événements dans son esprit qui se met déjà à partir vers les jardins de la mort.
7 ans ; son premier amoureux, elle se rappelle de son visage, mais ne peux se remémorer son nom.
8 ans ; elle est première de sa classe et réussit très bien à l’école.
9 ans : mort de sa mère, ravagée par un cancer qui la fit beaucoup souffrir.
11 ans ; elle découvre la musique, elle aime beaucoup Bach, Chopin, Ravel. Elle se rappelle demander à son père le beau piano qui la fait rêver.
12 ; elle l’a, son piano, elle prend des cours chez un amis de son père, mais n’est pas très douée. Elle va abandonner sa passion pour une autre encore plus dévorante qu’elle découvre à 17 ans.
Elle jette un regard douloureux à l’homme allongé à côté d’elle. Il venait de dire « oui ». Elle veut aller le rejoindre au pays d’Hadès mais veut tenir encore. Se remémorer leur rencontre. Leur rencontre…
17 ans : alors qu’elle sort d’un concert dédié à Chopin, son compositeur favori, elle se dirige vers le cimetière pour aller sur la tombe de sa mère, elle tombe nez à nez avec Jean-Baptiste. Ah, dieu qu’il était beau ! Elle se rappelle de lui dans son beau costume noir ! Il l’invite à prendre un vers et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Sa vie changea, ils habitent ensemble rapidement.
18 ans : le déchirement, la seconde guerre mondiale commence et elle est séparée de Jean-Baptiste, qui part au front. Plus que jamais, elle était amoureuse de lui. Son père, également, partit au front un peu plus tard. Il ne devrait jamais en revenir. Mais on lui avait dit qu’il n’avait pas souffert, il avait été tué par un officier allemand pendant son sommeil à cause d’une attaque nocturne qui n’avait pas été repoussée. Quand à Jean Baptiste, elle lui écrit tous les jours portant à chaque mot, chaque phrase, tout l’amour qu’elle lui porte. Lui aussi lui répond, moins souvent, mais dès qu’il peut.
En voyant tout ces morts qui reviennent dans ces lugubres cercueils où est marqué « mort pour la France », elle commence à désespérer, à imaginer son Jean Baptiste revenir ainsi, les pieds devant. Pourtant, toujours il lui écrit, tantôt la peine de voir tant de camarades mourir, tantôt ses prouesses au combat. C’est comme si l’amour que lui porte sa douce l’enveloppe d’une aura protectrice qui repousse les balles allemandes.
1845 : la fin de la guerre, en fin, et le retour à la maison de Jean Baptiste. Ils décident de se marier le plus vite possible. Ses talents militaires lui vaillent plusieurs médailles et un poste d’espion pour la France en URSS qui devient de plus en plus menaçante ; poste qu’il accepte. Leur mariage est repoussé
1946 : elle a 26 ans et quitte la France pour l’URSS, pour rejoindre Jean Baptiste. Leur mariage est prévu pour la semaine d’après ; Elle est heureuse, mais se promet de revoir ce pays qui la vit naître.
Une semaine après, le mariage. Jean Baptiste vient de dire oui, vient de celer leur destin à tout les deux, à jamais. Et… non elle préfère garder pour dernier souvenir celui là.
Elle s’allonge doucement dans l’herbe déjà maculée de son sang. Déjà vient le moment de la mort. Déjà…
Elle jette un dernier regard à Jean Baptiste. Jean Baptiste qu’ils ont retrouvés, Jean Baptiste qu’ils ont tués. Jean Baptiste qu’elle veut retrouver.
Elle songe avec amertume qu’elle aurait bien voulu revoir la France, leur belle maison ou serait né leur enfant qui devait naître au printemps, qui ne naîtra jamais. Elle aurait aimé vivre vieille, devenir grand-mère, avoir des petits enfants qu’elle gâterait de friandises et de cadeaux.
C’est fini, maintenant, il est temps pour elle de partir, elle le sent. Elle rouvre les yeux sur Jean Baptiste, puis les referme en souriant.
Le soldat, une larme coulant sur sa joue, vit le souffle de cette femme si belle. Elle n’aurait pas dut mourir pensa t’il. Non, vraiment pas.
_ Chienne de vie, chienne de guerre ! cria t’il en rejoignant les autres, et en détournant son regard de la femme morte, le sourire au lèvre.
The pianist
La femme regarde l’homme qui est devant elle.
Elle sent alors au bout de quelques secondes, quelques heures, quelques éternités
un liquide chaud couler le sur sa poitrine,
elle le palpe, le regarde ; il est rouge, c’est du sang,
qu’est ce qui a bien pu se passer ?
Elle regarde alors avec étonnement le trou en plein milieu de la poitrine
le trou qui à rougie sa longue robe immaculée
elle se souvient alors de la douleur qui l’a transpercée quelques secondes, quelques heures, quelques éternités plus tôt…
alors elle remarque le fusil que tient l’homme en face d’elle
Elle est parcourue d’un soubresaut qui la jette à genoux
et contemple avec étonnement le deuxième trou un plus bas que le premier.
Elle sent son sang couler de sa bouche et coule, coule le long de son menton délicat, le long de son cou blanc.
Alors sa vie se déroule événements après événements dans son esprit qui se met déjà à partir vers les jardins de la mort.
7 ans ; son premier amoureux, elle se rappelle de son visage, mais ne peux se remémorer son nom.
8 ans ; elle est première de sa classe et réussit très bien à l’école.
9 ans : mort de sa mère, ravagée par un cancer qui la fit beaucoup souffrir.
11 ans ; elle découvre la musique, elle aime beaucoup Bach, Chopin, Ravel. Elle se rappelle demander à son père le beau piano qui la fait rêver.
12 ; elle l’a, son piano, elle prend des cours chez un amis de son père, mais n’est pas très douée. Elle va abandonner sa passion pour une autre encore plus dévorante qu’elle découvre à 17 ans.
Elle jette un regard douloureux à l’homme allongé à côté d’elle. Il venait de dire « oui ». Elle veut aller le rejoindre au pays d’Hadès mais veut tenir encore. Se remémorer leur rencontre. Leur rencontre…
17 ans : alors qu’elle sort d’un concert dédié à Chopin, son compositeur favori, elle se dirige vers le cimetière pour aller sur la tombe de sa mère, elle tombe nez à nez avec Jean-Baptiste. Ah, dieu qu’il était beau ! Elle se rappelle de lui dans son beau costume noir ! Il l’invite à prendre un vers et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Sa vie changea, ils habitent ensemble rapidement.
18 ans : le déchirement, la seconde guerre mondiale commence et elle est séparée de Jean-Baptiste, qui part au front. Plus que jamais, elle était amoureuse de lui. Son père, également, partit au front un peu plus tard. Il ne devrait jamais en revenir. Mais on lui avait dit qu’il n’avait pas souffert, il avait été tué par un officier allemand pendant son sommeil à cause d’une attaque nocturne qui n’avait pas été repoussée. Quand à Jean Baptiste, elle lui écrit tous les jours portant à chaque mot, chaque phrase, tout l’amour qu’elle lui porte. Lui aussi lui répond, moins souvent, mais dès qu’il peut.
En voyant tout ces morts qui reviennent dans ces lugubres cercueils où est marqué « mort pour la France », elle commence à désespérer, à imaginer son Jean Baptiste revenir ainsi, les pieds devant. Pourtant, toujours il lui écrit, tantôt la peine de voir tant de camarades mourir, tantôt ses prouesses au combat. C’est comme si l’amour que lui porte sa douce l’enveloppe d’une aura protectrice qui repousse les balles allemandes.
1845 : la fin de la guerre, en fin, et le retour à la maison de Jean Baptiste. Ils décident de se marier le plus vite possible. Ses talents militaires lui vaillent plusieurs médailles et un poste d’espion pour la France en URSS qui devient de plus en plus menaçante ; poste qu’il accepte. Leur mariage est repoussé
1946 : elle a 26 ans et quitte la France pour l’URSS, pour rejoindre Jean Baptiste. Leur mariage est prévu pour la semaine d’après ; Elle est heureuse, mais se promet de revoir ce pays qui la vit naître.
Une semaine après, le mariage. Jean Baptiste vient de dire oui, vient de celer leur destin à tout les deux, à jamais. Et… non elle préfère garder pour dernier souvenir celui là.
Elle s’allonge doucement dans l’herbe déjà maculée de son sang. Déjà vient le moment de la mort. Déjà…
Elle jette un dernier regard à Jean Baptiste. Jean Baptiste qu’ils ont retrouvés, Jean Baptiste qu’ils ont tués. Jean Baptiste qu’elle veut retrouver.
Elle songe avec amertume qu’elle aurait bien voulu revoir la France, leur belle maison ou serait né leur enfant qui devait naître au printemps, qui ne naîtra jamais. Elle aurait aimé vivre vieille, devenir grand-mère, avoir des petits enfants qu’elle gâterait de friandises et de cadeaux.
C’est fini, maintenant, il est temps pour elle de partir, elle le sent. Elle rouvre les yeux sur Jean Baptiste, puis les referme en souriant.
Le soldat, une larme coulant sur sa joue, vit le souffle de cette femme si belle. Elle n’aurait pas dut mourir pensa t’il. Non, vraiment pas.
_ Chienne de vie, chienne de guerre ! cria t’il en rejoignant les autres, et en détournant son regard de la femme morte, le sourire au lèvre.
The pianist
